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10 avril 2024

À la rentrée 2024-2025, le programme d’Interprétation théâtrale proposera officiellement le volet Apprentissage en milieu de travail (AMT), une méthode pédagogique dont les avantages sont nombreux pour la personne étudiante. Il s’agit de proposer un minimum de 20 % d’heures d’apprentissage en milieu de travail en lien avec la formation spécifique, ce qui permet un contact direct entre la personne en apprentissage et le milieu du travail où elle peut réaliser des projets, rencontrer des personnes qualifiées dans le domaine étudié et suivre des stages d’assistance, d’observation ou d’intégration.

À titre d’exemple révélateur, la cohorte étudiante de 2e année de l’année 2023-2024 a réalisé une création pour le public de la petite enfance en théâtre de marionnettes aux côtés de la metteuse en scène, Isabelle Payant, qui retrouvait le Collège Lionel-Groulx, 25 ans après sa diplomation, cette fois pour faire profiter la relève de son expérience.

45, de la Taupinière Crédit photo : Gabriel Paquin.

« Le théâtre jeune public est un volet à part entière et souvent méconnu par les jeunes interprètes. En plus du projet de création, nous avons ensemble assisté à quatre différents spectacles jeune public pour leur permettre de se familiariser avec ce public si coloré, varié et intelligent! », souligne Isabelle Payant, metteuse en scène de la pièce et fondatrice du Théâtre des Petites Âmes depuis  16 ans.

Le projet s’est amorcé en août 2022 avec une douzaine d’heures d’ateliers d’exploration et de manipulation en marionnette, où le groupe étudiant s’est imprégné des notions de base de l’univers du théâtre de marionnettes en vue du projet de création théâtrale dans le cadre du volet de l’AMT. Pendant quelques heures, il a exploré diverses lignes narratives et de construction d’écriture possibles avec leur enseignante Geneviève Bélisle, avant que le projet ne soit officiellement lancé en janvier 2023.

Accompagnée de Clémentine Verheagen, finissante 2021 en scénographie, le groupe étudiant a créé le décor dans les ateliers du Collège. La cohorte de 10 artistes a été subdivisée en deux équipes, afin de pouvoir jouer le spectacle en alternance. Les interprètes ont eu 70 heures pour le créer.

« C’est vraiment peu pour un spectacle de marionnettes, alors… les autres heures… nous avons arrêté de les compter! », raconte-t-elle.

Équipe de création du spectacle 45, de la Taupinière.

Pour le volet musical de la pièce, la cohorte étudiante en Techniques professionnelles de musique et chanson – Composition et arrangement a reçu le mandat de composer, en équipe, toute la musique du spectacle. Sur les 244 pistes créées, 34 trames composées majoritairement par les étudiants, Thomas Tremblay et Adam Plante-Cary, ont été sélectionnées pour définir l’environnement sonore du spectacle. Quant à l’éclairage, la metteuse en scène a fait appel à sa collaboratrice, Nancy Longchamp, pour réaliser un système d’éclairage autonome et magique.

Ce projet, une coproduction du Collège, du Petit Théâtre du Nord et de la Ville de Blainville était une première. Au Collège, quatre représentations ont été jouées au Studio Charles-Valois pour les enfants du CPE Fanfan Soleil. La cohorte étudiante en Techniques d’éducation à l’enfance était responsable d’accueillir les enfants et les accompagner pendant le spectacle. C’était aussi l’occasion de discuter avec elles des particularités de l’accompagnement du tout-petit au spectacle vivant.

Le spectacle a par la suite été transporté à Blainville, où il était programmé dans le cadre du Festival Petits Bonheurs. Deux représentations ont été jouées à guichet fermé pour les enfants des garderies. Au total, 14 représentations ont été jouées dans la région Laurentides-Lanaudière, notamment au Centre de création de Boisbriand et lors des Journées de la culture 2023, à Boisbriand et Blainville. Une expérience qui risque de se répéter dans le volet AMT à la session d’automne 2024.

45, de la Taupinière Crédit photo: Marie-France Falardeau.

Une étudiante témoigne

Pour la finissante Delphine Ricard, ce projet a toute une signification. À la fin de leurs études, les personnes finissantes obtiennent 15 crédits de l’Union des artistes alors qu’il en faut 30 pour devenir membre officiel. Avec ce projet, elles ont obtenu un crédit pour leur premier rôle parlé. Le spectacle a été présenté lors d’un événement réservé aux diffuseurs de spectacle et, il a été acheté au point d’être déjà promis à une cinquantaine de représentations pour différentes programmations 2024-2025 de salles de spectacle. La signature de ce contrat professionnel à titre individuel leur permettra d’aller chercher les 14 crédits manquants dans l’année suivant leur diplomation.

Delphine Ricard
Delphine Ricard

« Une personne diplômée en Interprétation théâtrale qui devient membre de l’UDA aussi rapidement après sa formation, c’est plutôt rare, assure Delphine Ricard. L’angoisse ou le trou noir à notre sortie du cégep est réduit. Nous vivrons cette incertitude ponctuellement dans notre carrière, mais c’est rassurant à ce point-ci. »

Les cours du programme intégrés au volet de l’AMT permettent de rencontrer des professionnels du milieu artistique dans leur milieu de travail.

« C’est rafraîchissant. Étudier en Interprétation est un parcours difficile. Ces sorties nous permettent de voir l’approche différemment. Ça fait rêver et ça inspire. On vit des premières fois dans un cadre sécurisant avec des collègues de classe. C’est stimulant » soutient-elle.